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Charlotte partage and Co° o O°
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Charlotte partage and Co° o O°
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26 février 2011

Une journée en Inde...

 Baignadevuedudessus

 

Y'a plein de gens qui partent en voyage. On connait tous quelqu'un qui est parti passer quelques semaines ou quelques mois en Inde...

Alors voici la grande question: mais qu'est ce qu'on peut bien faire de ses journées quand on est en Inde? 

Afin de satisfaire ma curiosité, insatisfaite par les réponses vagues des voyageurs que j'ai interrogé, je me suis donc moi même rendue sur place, pour partager avec vous mon témoignage, hihihi!

 

Voici donc un exemple, parmis tant d'autres, de ce qu'on peut faire en une journée en Inde...

 Jardinerieambulante1

Marchand de plantes ambulant

 

 

8h: Réveil

 

Je reste au lit une bonne heure, je me pâme dans mon sac de couchage, j'écoute les bruits de la ville:

 

IMG_4554

 

Dès le lever du soleil on entend les kirtans (chants dévotionnels aux dieux Hindous) de Sachcha Dam Ashram, pas très très mélodieux aux premiers abords, et surtout incompréhensiblement relayés à un volume fou par des haut-parleurs incroyables. Ceci dit une fois qu'on en connait quelques uns, on commence à les aimer mieux, car on apprend à entendre le fond en plus de la forme. En l'occurence, Prabhu Aap Jago signifie: Dieu, réveille toi en moi!

(Pour une version de ce chant un peu plus accessible aux oreilles occidentales et des images de Rishikesh, cliquez ici, ou là, pour une version brésilienne accompagnée au calimba.)

J'écoute aussi mes voisin qui parlent fort en Hindi, qui se raclent la gorge et crachent de gros glaviots dont je peux presque imaginer la couleur.

J'entends parfois une vache protestante ou un concert de chiens, et toujours le balayeur fatigué, parfois accompagné d'une intense odeur de cigarette. Il est l'ange de la propreté du couloir qui passe devant ma porte. Par contre il n'a manifestement jamais poursuivi ses études jusqu'au degré "escaliers"... C'est dommage, car ma chambre est à l'étage...

Sachez que pour une raison mystérieuse, les Indiens préfèrent utiliser des balais sans manche, ce qui donne au ballet des balayeurs un tout autre air que par chez nous...

 

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9h: Je me décide à me lever.

Je me débarbouille, mange 5 amandes mises à tremper dans l'eau la veille, me colle un joli bindi (gomette autocollante ou point de poudre colorée, ou encore de pâte de santal posée sur le troisième oeil, comme bénédiction religieuse et/ou décoration. Les femmes mariée signalent leur statut en utilisant pour cet accessoire la couleur rouge.) un joli bindi entre les sourcils, donc, et je sors dans le vaste monde!

CoursSantSewa

 

Direction Sachcha Dam Ashram, oui, le même que celui dont proviennent les chants.

J'arrive là bas après deux bouchées de croissant au chocolat (oui... j'ai acheté un croissant sur la route, et sur cette même route je me le suis fais dérober par un singe, qui devait sûrement en avoir plus envie que moi... Pour aller de chez moi à Sachcha Dam, où je me rends presque chaque matin, je dois traverser le fameux pont de Laxman Julha, qui est très fréquenté non seulement par les piétons, mais aussi par les motos, vélos, charettes à bras, vaches, et...SINGES! Je sais donc parfaitement qu'il ne faut rien manger ni transporter de comestible sur ce pont, où les singes se comportent vraiment comme des vandales, mais bon, ce matin j'avais oublié tout ça...).

 

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  Attentif  Attentif2

 

 Sur le chemin, je réponds et distribue une douzaine de "Namasté!" a tout un tas de gens que je ne connais pas (encore) mais que je croise tous les matins depuis un mois.

 

9h15: Sachcha Dam Ashram

 

J'arrive à l'ashram frustrée de petit dej'... J'attrape une assiette, un gobelet, et je file à la (grande!) cuisine. Je m'assois sur une toile, et fais un signe. On m'amène une patée de riz (salé) aux cacahuètes, et un "Tchaï" qui ressemble plus à une infusion de sucre roux avec un nuage de lait qu'à ce qu'on appellerait un thé par chez nous, bref un délice de petit dej' ^^!

 

 

 

RepasAshram

 

Je me délècte du tout, je vais laver mon assiette et mon gobelet aux éviers communs, relativement immondes, et je vais voir Javier (Xavier en français, Javier pour les brésiliens, qui sont nombreux par ici).

Javier est le responsable de l'équipe nettoyage de l'ashram.

Tous les matins, ceux qui le souhaitent sont invités à venir donner un coup de main, de façon ponctuelle ou régulière. Pour ma part j'ai choisi l'option "occasionelle". Cette contribution au bon fonctionnement et à la propreté du lieu est appelé Séva, ou service désintéressé. Il a la double fonction d'être utile à la collectivité, mais aussi de permettre à celui qui le pratique de voir à quel point il parviens (ou pas) à être vraiment "désintéressé", c'est à dire entre autres à ne pas s'identifier au travail qu'il effectue: ne pas se faire mousser par ce qu'il se sent "important, ne pas s'affliger si on lui fait des remarques ou qu'on lui demande de s'y prendre autrement, etc. Je rappelle  au passage qu'un ashram est un lieu de pratique(s) spirituelle(s).

 

Pour le Séva, y'a le ménage à faire, mais aussi d'autres choses:

 

Des pancartes pour les portes des toilettes:

 

Portetoilettes1 Portetoilettes3 Portetoilettes2

 

Un mandala de fleurs pour décorer la salle de Satsang:

 

Mandalafleurs

 

Faire de la mosaïque:

 

Mosaique2  Mosaique

 

Bon, moi j'ai ma petie idée...

Je vais donc voir Xavier-Javier et lui demande s'il est possible de nettoyer les éviers collectifs. Il me regarde d'un air étonné: - tu veux faire ça comme séva??? - Ben oui!

Il me donne le matos approprié, ainsi qu'une assistante norvégienne, des gants, et nous voilà parties!

Et donc pendant une heure, pleines de la joie que procure le fait de rendre propre un truc vraiment crade, et de se sentir utile, nous récurons l'évier commun. Trop Bon!

On chante quelques kirtans et bajhan (chants dévotionnels) afin d'intensifier la joie et l'action limite hypnotique de ce travail. Je suis aux anges!

 

 VachaAshram

Les vaches de l'ashram surveillent notre boulot

 

10h20: on rince l'évier,

on range les sceaux, les brosses, les éponges, et on va s'assoir dans la grande salle de satsang de Prem Baba, un guru d'origine brésilienne, actuel détenteur de la lignée des Sachcha baba, pour plus de précisions merci de faire vos propres recherches ;-) !

Satsang, ça veut dire quoi? Ben j'ai demandé, et on m'a dit que Satcha voulais dire Vérité et Sangha Assemblée Spirituelle...

 

10h30: Satsang avec Prem Baba

 

Concrètement, disons "expérienciellement", on s'assoit et on chante de tout notre coeur -si possible-, de jolies choses qui en gros consistent à appeler sur tout un chacun la grâce divine, ou, si ce mot dérange, disons la pleine conscience, ou encore la guérison, tant du corps physique que de nos émotions, peurs, obssessions, limitations, traumatismes, etc.

  

Là dessus notre guru bien aimé nous rejoint dans la salle.Guru, en sanscrit, langue ancienne et sacrée de l'Inde signifie "maître", "celui qui fait passer des ténèbre à la lumière".

Ce mot n'a pas du tout la connotation "embrigadement des esprits" qu'il a chez nous.

Notre guru donc nous rejoint dans la salle, joint son chant et ses prières aux nôtres, nous offre sa "présence" --> "Darshan".

 

BeijaFlor

Puis il prends la parole, ou pour nous entretenir des choses qui lui viennent, ou il répond aux questions que certains lui ont fait passer sur de petits papiers.

 

Prem Baba a beaucoup d'humour. Il aime rire, chanter.

Prem Baba a beaucoup d'amour. Il tente de briser les illusions qui nous bouchent les ouïes, de nous libérer des croyances limitantes qu'on porte en nous.

Prem Baba a les pieds sur terres. Il a lui aussi été prof de yoga névrosé, amoureux aveugle passionné, joujou de ses émotions... Mais bon, maintenant il a grandi, hihi!

Alors il nous offre son expérience, tant des réalités matérielles que des réalités spirituelles, et invite tout un chacun a regarder au fond de lui-même ce qu'il trimballe et quelles en sont les conséquences, dans tous les domaines de notre vie et à toutes les échelles (dans notre relation à nous même, dans notre famille, avec nos amis, compagnon, au boulot, dans notre rapport avec la nature, avec le reste du monde, etc, au niveau personnel, sociétal, planétaire...).

Intéressant.

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Et ensuite on chante encore, et ceux qui le souhaitent peuvent aller déposer leur amour, leurs joie, leurs peines, leurs souffrances, leurs espoirs, aux pieds du guru, et sentir le lien qui les unit à lui. Cette pratique s'appelle Pranam.

 Observer celà peut être très choquant pour quelqu'un qui ne connait pas du tout cette culture, et qui n'a jamais eu d'expérience spirituelle, car un tell observateur verrai juste des gens s'incliner aux pieds du guru, et éventuellement lui baiser les pieds. Il n'y a aucun caractère de soumission ou de hiérarchie là dedans. 

J'essayai d'expliquer celà à une amie, qui avait été choqué par cette vision. Elle me disait: mais quand même! s'incliner devant quelqu'un! ça veut bien dire ce que ça veut dire, non?

Ben non! Déjà, on ne s'incline pas devant quelqu'un, ce n'est pas devant la personnalité d'une personne que l'on s'incline. J'ai cherché mille métaphores pour pouvoir partager avec elle quelque chose  qu'elle même n'avais pas expérimenté, mais juste vu de l'extérieur, et encore avec des lunettes polarisées...

J'ai finit par lui dire que pour moi c'était comme quand, après avoir marché jusqu'à la mer, je m'agenouille, me recueille et en bois une gorgée, pleine d'amour et de gratitude pour toute la création.

Elle m'a dit qu'elle ne faisait jamais ça quand elle va à la mer. Ah. Ceci explique peut-être celà... ;-)

Bref.

PranamMaharaji

Une femme fait pranam aux pieds de Maharaji Ji, le maître de Prem Baba,

pendant son bain de soleil sur la terrasse.

 

13h30: Repas

 

Après le Satsang je choppe par la main quelque compagne ou compagnon que j'emmène avec moi à quelques centaines de mêtres plus haut, près de la station de taxi: mon coin à massala dosa!

 

La massala dosa est une espèce de grande crèpe croustillante et fondante à la fois, jaune, garnie de pommes de terres fricassées avec parfois des arachides (youpi!) et parfois de la coriande fraîche (damned!), servie avec deux petits bol : des légumes en sauce liquide, chaud et pimenté (garam garam!) et un "chutney" qui n'a rien à voir avec ce qu'on appelle c

hez nous chutney, c'est juste un espèce de délice à la noix de coco, aux graines de moutarde, aux feuilles d'arbre aromatiques. La massala dosa est une spécialité d'Inde du Sud.

Marcelocorner

MassalaDosa

Exemplaire de démonstration laissée là pour attirer le chaland

Trop bon! 

 

Je commande avec ça deux massala tchaï (thé au lait aux épices), et m'en tire invariablement pour 44 roupies (60 roupies =1 euro).

 

Invariablement, aussi, emmanuel, mon copain italien, viens me rejoindre, s'assoie avec moi, commande du riz et d'autres choses qu'il arrose copieusement de poudre de spiruline pendant que j'essaie de regarder ailleurs (j'aime pas la spiruline). J'adore sa façon de parler anglais. L'accent italien, même en anglais, est irrésistible!

Je prends le soleil encore un peu, puis m'enfuis vers de nouvelles aventures.

 

Gopal_et_la_b_te

En chemin je m'arrête dans un escalier discuter une minute avec mon copain Gopal et sa copine un peu froide...

14h: je retraverse le pont

 Sur_le_pont

 

Au rond point de Laxman Juha (statue de Shiva installée dans une enceinte ronde, autour duquel passe la rout), je retrouve Godot, le vendeur ambulant de tikka. Tikka est un autre nom pour bindi, ces marques colorées entre les sourcils. Lui vend des tampons de métal à tremper dans de petits pots de poudre de toutes les couleurs pour se faire sa propre déco sur mesure. C'est très joli.

On dirait que Godot est toujours en train de m'attendre. Un jour je lui dis que son nom est célèbre en France, car dans un pièce de théâtre il est attendu tout du long (sans jamais arriver d'ailleurs, et pour cause, puisqu'il est toujours là, au rond point de Laxman Jullha...).

 

Godot
Godot, Prem et Essie

Godot sais aussi que je suis copine avec HariOm et Prem, alors Godot tente à chaque fois de m'intercepter pour m'emmener prendre un thé avec eux. Je me laisse faire.

Mais HariOm et Prem me mettent sur une moto pour m'emmener aux cascades, et Godot reste là avec ses tikkas et ses pots de couleur pour tenter de les vendre aux passants. Je lui souhaite bonne chance.

 

14h15: les cascades!!!

Je pars donc sur la route des cascades avec ma copine Essie, qui passait par là au bon moment, Prem et HariOm, sur leurs motos. Youpi la vie..! On longe le Gange, on plonge dans la forêt, on s'arrète au salon de thé sylvestre, on s'enfile un ou deux tchaï chacun, on lance des cailloux sur la bouteille en plastique accrochée au fil a linge, on la loupe systématiquement, mais au moins ça tiens les singes à distance...

Puis on se lève et on prends le sentier vers les cascades. Et là, la sublime odeur des sous bois humides nous enveloppe. Hummmmm... rien que pour ça ça valait le déplacement!

On marche. Le ruisseau. Mini cascade par ci, bassin bleu jaune par là, ouverture de perspectives sur d'autres collines, un palmier ici et là qui trahit le caractère tropical de l'environnement... Bruits et présence d'oiseaux inconnus et vivifiants. Nouvelles vies...

 

 

Et puis la cascade officielle. Je les confonds toujours. je sais plus s'il y en a une, deux trois, je confonds les chemins, je confonds les bassins... C'est pour ça que j'aime bien suivre. "à quelle cascade tu veux aller?" "je te suis! :) "

DanceWater2DanceWater1

Essie honore les cascades des ses danses, Shiva-dance, de ses bonds de pierres en roc, nous faisons les caryatides de grotte, et, sur le chemin du retour nous croisons de supposées crottes d'éléphants. J'ai du mal à y croire, mais bon, oui, qui d'autre aurait pu faire des crottes aussi grosse? 

 

16h: retour au salon de thé sylvestre

 

Nous buvons encore un ou deux thé, lançons des salves de cailloux à la pauvre bouteille que en fait n'en souffrira aucunement tant nous visons mal, puis nos chers amis nous ramènent au fameux rond point.

 

16h30: Sugar canne juice

 

EssiePremCannasuc

 

Je m'offre un verre de jus de canne à sucre, mon vendeur préféré demande à ce que je boive une gorgée dans son verre ("you make it more sweet!") et puis je retraverse le pont pour retourner à Satchcha Dam Ashram.

 

16h45: Chant

 

                        IMG_4334

 

De retour dans la grande salle de Sachcha Dam, nous nous asseyons en demi cercle, avec les musiciens, et pendant trois quart d'heure nous chantons des mantras.

Puis nous dédions celà au plus grand bien de tout un chacun, et chacun repars à ses occupations. Certains restent sur place pour le cours de Yoga qui s'y déroule après. Pas moi... Moi je vais à...

 

18h: la Honey Hut!!!

Oui, bon, j'ai mis des jours à découvrir vraiment ce qui se cachait derrière les vitres de verre , et surtout derrière le comptoir de la Huney Hut, Snack-shop proposant café, sandwitchs, artisanat plus ou moins artisanal, produits cosmétiques plus ou moins à base de miel et de plantes, miels, le tout dans une ambiance très modernes genre salon de thé de chaine, on pourrait se croire dans un aéroport ou une aire d'autoroute un peu classe... MAIS! Mais!

Passé ces a prioris tels que "je suis pas venue en Inde pour aller m'assoir dans un endroit comme ça!", passé celà on se rend compte que derrière leur uniforme à l'américaine ces gens sont très gentil, et aussi et surtout, que leur expresso (denrée très rare dans ce coin de l'Inde), leur thé au lait cardamone - miel - saffran , leur brownie au miel, leur tarte chocolat/noix au miel, ou pire encore leur tourte aux pommes au miel sont A SE ROULER PAR TERRE!

Donc pas de regrets ni de remord. Une tarte au pomme et un thé Cardamome safran SVP. OOOooooOOOOh! Thank you so much!

Une fois finit de lécher l'assiette et quasi vidé la cruche de miel au safran imprudemment laissée en libre service, je sors d'un pas béat dans le jour tombant, passablement désorienté, en état d'hypèrglycémie avancée pour les trois prochaines heure... 

 

18h30: J'erre, hagarde

...jusqu'au pont maintenant tout sombre, aveuglée par la lumière du spot d'en face. Je traverse encore une fois, à taton. Godot m'escorte jusqu'au shop de HariOm où la musique est a fond au moins 10h par jour (c'est un magasin de musique...). On me fait assoire, on me propose du thé (=eau+lait+SUCRE!), je crie, éperdue, "non!", avant que mon addiction naissante au sucre ne crie oui.

RondPoint_LaxmanJulha

Le rond point de Laxman Julha un peu plus tôt

Godot s'en va, HariOm mets son "Om Nama Shivaya" préféré, Prem nous rejoint et fais quelques mouvements de dance en utilisant principalement les hanches et le cou, sourire polisson offert en prime. Il me demande ce que je prévois de faire ce soir, et je lui réponds: "j'ai faim!", ce qui peut paraître incroyable, mais qui est pourtant vrai. Tu viens manger un truc avec moi? je lui demande. 

Alors nous abandonnons HariOm, Shiva, le rond point, et jetons notre dévolu sur un de nos restau préféré, Freedom, Purple chaipluquoi, Pyramide ou Moon Light Cafe... On va visiter chacun d'entre eux jusqu'à ce qu'on trouve Essie, la danseuse des cascades, et une fois débusquée on va se coller contre elle et lui faire plein de calins.

Calin1 

On a trouvé Essie!

 

19h: Calins au Café

 

Et oui, nous profitons de l'ambiance sombre, détendue et retranchée des café-restau pour exprimer toute la tendresse qu'on n'a du contenir de jour. Car se faire des papouilles en public, en Inde, c'est pas vraiment dans les moeurs, et on apprécie que tout le monde, Indiens ou pas, respecte cet usage. Très bien, mais pour ceux qui ont l'habitude ou juste l'envie de se papouiller, que faire? Et bien trouver un coin tranquille, peu visible et tolérant et y retrouver les gens qu'on veut papouiller. Simple!

Calin4 

Nous voilà donc tous contents, mains dans la mains, affalés les uns sur les autres.

Reste plus qu'à étudier la carte et éventuellement l'assiette de nos voisins, et à commander une des succulentes choses qu'on nous propose dans un anglais international parfois franchement funny. 

On attendra souvent longtemps avant d'être servi, car tout est fait au fur et à mesure, mais bon sang, souvent ça vaut le coup d'attendre! Ce sont des rois! Leur cuisine est parfois si bonne qu'eux aussi on aimerai les serrer dans nos bras!

 

Puis on bavarde, on fais des dessins, on se conseille des livres, on se découvre des amis communs, on s'apprends des mots et des expressions de nos langue, hindi, anglais, français, espagnol, brésilien, népalais, japonais, hébreux... on prend des photos, on échange des plans massage, on s'explique une technique de méditation...

Et puis quelqu'un amène une guitare, une gimbarde, un didgeridoo...

 

Et puis on se frotte le ventre, on se relève, on demande qui part bientôt, et on repart ensemble dans la petite rue desertée de Laxman Jullha. On croise des amis qui étaient dans un autre restau, on croise des vaches qui broutent les affiches sur les murs (si si), un troupeaux de petits cochon avec leur grosse maman qui grogne, un chat le temps d'un éclaire... A chaque intersection le groupe de marcheurs nocturnes rapetisse, on parle moins fort, puis c'est notre tour, on est devant son chez soi. Alors on serre tous ceux qui restent dans ses bras, on dit merci, merci, et on va se coucher.

EssiePremnuit

 

On lit, on rechante quelques mantras, on prends une douche, on met des amandes à tremper pour demain matin, on essaie de se souvenir quel jour on est, on note deux trois truc à pas oublier de faire demain (la lessive, acheter un couteau, une papaye et un bol, aller sur internet, écrire une carte à mamie...)...

Si on ne peut pas dormir, on va sur la pointe des pieds regarder s'il y a de la lumière chez la voisine: ouf! oui! on gratte doucement à le porte, et là on débrief la journée, les impressions et questions du jour, les peurs et les émotions, les projets, les avancées, les changements d'avis... on gratte deux cordes de guitare, on fume deux cigarettes, et encore des calins. On essaie de planifier des retrouvailles futures. Et après un ultime bisou dans le cou on repars. Comblé.

On rentre et on s'endort comme une fleur.

 

Rishinuit2

Rishinuit1

 

Rishinuit3

 

 Merci Rishikesh, merci merci et à demain! 

 

 

 

 

 

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Commentaires
L
en tout cas c'est notre guide la-bas qui me l'a dit donc on l'appelait ainsi !!
C
Ah oui, ça c'est rigolo! Personne ne me l'avait jamais dit ^^ !<br /> <br /> Faut dire que là bas je me fait appeler "Shaa",et pour l'écrire je l'écris avec la lettre indienne qui correspond au Ch et pas au Tch...<br /> <br /> Y'a que les espagnols qui m'appellent TchaTcha!
L
c'est comique par rapport à ton surnom "Cha" car un guide accompagnateur en Inde s'appelle "chacha" qui se dit "tchatcha"
C
Hummm, merci Benoit! Tu es revenu? J'ai hate d'entendre ton voyage... Bisoulove!
B
Super témoignage Cha :)<br /> <br /> Et sinon c'est pas un endroit pour moi, trop de trucs sucrés ;)
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